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Rosa raconte aux filles des immigrés à Chicago

Milan 1866. Rosa, nourrisson abandonné à l'hospice, est adoptée par une famille pauvre de Cuggiono, un village de campagne.

Elle grandit, de veillées de conte en travail à l'usine, mélange de danses et de violences, de jeux et de peurs: peur des riches, des hommes et surtout de Dieu. Mais malgré une éducation rigide elle apprend à lire, à écrire, à compter, et même à danser. Un soir de bal elle rencontre Remo, et c’est le coup de foudre…trop beau et trop grand! Mais maman Lena l’oblige à épouser un autre homme, plus vieux, «qui s'appelle Santino mais qui ressemble au diable».

Chaque nuit il rentre ivre et il cogne sur Rosa sous les yeux de maman Lena, mais un jour il s’en faut de peu qu’il ne la tue et maman Lena le chasse alors de la maison, puis quelques jours plus tard, il part pour l'Amérique.

C'est un grand soulagement, mais bientôt Rosa se retrouve enceinte, sans savoir «comment il a fait ce petit bout là pour entrer et surtout comment il va faire pour sortir ?». Bien plus tard, alors que son fils commence à peine à parler, arrive un agent des mines du Missouri qui lui dit que Santino veut retrouver sa femme, qu’elle le rejoigne en Amérique.

Rosa doit partir mais sa mère la contraint à laisser son fils en Italie.

Port du Havre. Un navire. Troisième classe. Des italiens, des  français, des allemands, des polonais, hommes et femmes, vieux et enfants, tous entassés comme des rats, en proie à la maladie et aux tempêtes.

Et justement une nuit de tempête, quelqu'un commence à jouer de la musique et Rosa rentre alors dans  une danse frénétique, une transe, perdue au milieu de l'océan, perdue sur ce bateau chargé de migrants venus de toute l'Europe.

Une fois arrivée à bon port, installée avec son mari dans le village minier, elle apprend l'anglais, elle travaille, puis elle accouche d’un second fils; puis  elle revient en Italie chercher son premier garçon et aussi récupérer les économies de Santino. Mais quand elle découvre que ce dernier va utiliser l’argent pour ouvrir un bordel, elle  refuse tout net de le suivre et son mari menace alors de la tuer. Alors elle s'échappe dans la nuit, avec ses  fils, part à Chicago. Elle y trouve refuge aux Commons, une structure qui s'occupe d’accueillir les migrants.

Elle travaille comme femme de ménage et aide cuisinière, elle obtient le divorce,

se remarie et accouche de cinq autres fils.

Et ainsi son art de la narration, affuté dans les étables en Italie

devient son instrument d'intégration en Amérique et Rosa raconte à tous,

des filles d’immigrés aux étudiants de l’université, l'histoire de sa vie,

de son émigration, et de son affranchissement de la peur.

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